Henri BecquerelSur la radioactivité de l'uranium.1901
L’expérience vient de justifier pour l’uranium les prévisions exposées plus haut. J’ai repris l’étude des produits progressivement affaiblis que j’avais préparés il y a dix-huit mois, et, comme je m’y attendais, j’ai trouvé tous ces produits à peu près identiques entre eux. Ils ont été comparés les uns aux autres, soit à l’électromètre par la rapidité de la charge qu’ils permettent de communiquer à un conducteur isolé, soit par l’impression photographique à travers une lamelle de verre mince sur une plaque au gélatinobromure d’argent.
Ainsi l’activité perdue a été regagnée spontanément. Par contre, le sulfate de baryte précipité, autrefois plus actif que l’uranium, est aujourd’hui complètement inactif. La perte d’activité, qui est le propre des corps activés ou induits, montre que le baryum n’a pas entraîné la partie essentiellement active et permanente de l’uranium. Ce fait constitue donc une forte présomption en faveur de l’existence d’une activité propre à l’uranium, bien que l’on ne démontre pas que ce métal ne soit pas intimement uni à un autre produit très actif, non séparé dans les opérations précédentes.